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— Ne bougez pas de là jusqu’à ce que vous entendiez les chiens faire vacarme de l’autre côté ; mais alors dépêchez-vous.

Il fait volte face sur le ventre, et, rampant autour du douar, il est arrivé du côté opposé à la tente de l’ennemi commun.

Il se lève peu à peu ; si les chiens ne le voient pas encore, il fait quelques pas, il tousse, c’en est assez. En un instant, sur la voix d’un seul, tous les chiens du douar sont autour de lui.

Pour les maintenir à distance, il n’a qu’à marcher vers eux à quatre pattes ; les chiens ont peur et ne l’approcheront pas.

Mais déjà la porte du douar a été enlevée avec précaution par nos jeunes gens.

La tente est là sous la main.

Ils passent la tête et écoutent : rien. Tout le monde dort. La place des femmes est là-bas, celle des enfants est près des femmes.

Le maître, lui, est couché en travers de la porte, un pistolet sous la tête, son yatagan à côté de lui.

L’enfant que nous connaissons a disparu entièrement sous la tente ; l’obscurité ne lui permet pas de voir son ennemi, mais il entend son souffle, il se traîne jusqu’à lui, il flaire son haleine. La tête est bien là. Un coup de pistolet se fait entendre, et tout est dit.