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Les chiens, qui le suivent tous du regard et du nez, se portent de ce côté.

Il s’élance, et, en moins de temps que j’en mets à vous le dire, il a franchi la haie de six pieds de haut qui entoure le douar. Il a pris un mouton dans l’enceinte, sauté une seconde fois et a disparu.

Les chiens sont sous les tentes, muets de stupeur ; les hommes sont comme les chiens.

L’orage passé, on constate l’enlèvement du mouton. L’œil d’un Européen ne verrait ni les tentes ni les troupeaux, tant la nuit est obscure.

Un Arabe a dit :

— C’est le mouton noir qui boite.

Tout le monde s’est recouché, et, à part quelques vieux chiens, la meute des gardiens suit l’exemple des maîtres.

Alors nos trois hommes visitent soigneusement les amorces de leurs pistolets, et marchant sur les mains, ils s’avancent invisibles, et silencieux.

La tente est signalée par le vieux, qui ne dit que ces mots aux jeunes gens :

— Enfants, soyez des hommes.

Ils touchent à la haie vive qui couvre le douar. Le passage des troupeaux est bouché par des épines.

Le vieux souffle à l’oreille de ses compagnons ces paroles :