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Quand le jour vint, ils se cachèrent dans des rochers, et le soir ils continuèrent leur route.

Vers le milieu de la nuit, ils firent la rencontre d’un lion.

Les deux voleurs commencèrent par lui jeter des pierres en criant de toutes leurs forces pour l’éloigner : mais l’animal s’était couché devant eux et ne bougeait pas.

Voyant que les injures et les menaces n’aboutissaient à rien, ils essayèrent des prières ; mais le lion bondit sur eux, les terrassa, et se mit, séance tenante, à manger l’aîné à côté de son frère, qui fit le mort.

Quand il arriva à la jambe qui était retenue par l’entrave, le lion, sentant une résistance, la coupa au-dessus du genou.

Puis, soit qu’il fut repu, soit qu’il eût soif, il se dirigea vers une source située près de là. Pensant que le lion reviendrait quand il aurait bu ; le pauvre diable qui restait chercha autour de lui un refuge, et entraînant après lui la jambe de son frère, il alla se fourrer dans un silo qu’il eut le bonheur de rencontrer sur ses pas.

Peu de temps après, il entendit le lion rugir de colère, et plusieurs fois passer près du trou dans lequel il s’était réfugié.