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Vous trouverez plusieurs affûts construits par les Turcs qui chassaient pour le bey Ahmed.

Ce sont des abris fortifiés. Je les ai fait réparer par les Arabes pour m’y retirer quand j’étais surpris par un orage.

Souvenez-vous que ces affûts sont faits par des poltrons et pour des poltrons, et que, si vous vous en serviez, les Arabes ne manqueraient pas de vous dire qu’eux aussi tuent des lions comme vous.

La Mahouna est le jardin de plaisance des lions ; pas un de ces nobles voyageurs ne va du royaume de Tunis dans le Maroc sans faire une station à la Mahouna.

Si vous n’y rencontrez pas, en arrivant, un grand vieux lion qui, par ses rugissements, effraye les animaux de compagnie, vous trouverez aux gués dont je vous ai parlé plus haut les traces de quelque famille qui a pris son quartier d’été dans les repaires qui bordent l’Oued-Cherf.

Quand vous aurez revu par le pied, sur le sable de la rivière, de plusieurs lions, cherchez à reconnaître le passage par lequel ils descendent du bois, et vous aurez toute la durée de la lune à attendre cette famille.

Il est probable que vous la rencontrerez.