le lion ; n’allez pas vous décourager. Un proverbe arabe dit : Il y a cent douars, cent chemins, cent gués pour un lion.
Le proverbe arabe se trompe ; il y a plus de mille douars, plus de mille chemins, plus de mille gués pour un lion.
La preuve, c’est que j’ai passé six cents nuits à la belle étoile, parcourant les ravins les plus fréquentés, attendant aux gués les meilleurs, et que je n’ai rencontré que vingt-cinq lions.
Une lionne, un jeune lion, ne restent jamais longtemps dans le même pays. Les Arabes attribueront à votre présence la disparition de celui-là.
Tuez quelques sangliers, si tel est votre bon plaisir, l’œil et la main n’y perdront rien, puis faites-vous conduire à Ghelma.
Présentez-vous au commandant du cercle et au chef du bureau arabe ; attendez la nouvelle lune et montez à la Mahouna.
Sur le versant occidental de cette belle montagne, vous trouverez le pays des Ouled-Hamza. Plantez votre tente chez le cheik et demandez-lui un guide. Parcourez pendant le jour les deux sentiers qui sont percés sur le côté de cette montagne. Descendez sur le bord de l’Ouled-Cherf et prenez connaissance du gué de Boulerbegh et de celui des Hirondelles.