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de mauvaises intentions, je ne leur ferai aucun mal.

La conversation doit s’arrêter là, dussiez-vous rester un mois dans ce douar.

Soyez-sûr que si le lendemain vous mariez quelques balles devant eux, pour vous entretenir la main ; soyez sûr, dis-je, qu’avant huit jours on saura, à vingt lieues à la ronde, qu’il est venu dans le pays un Français chassant le lion. On dira votre taille, votre âge, votre figure. Il parle peu, dira t-on, et a l’air brave ; tire bien et ne dit rien aux maraudeurs.

Ces derniers mots auront pour vous une portée immense, c’est une question de vie et de mort.

Mais vous avez répondu négativement aux questions capitales :

« As-tu déjà tué des lions ? En as-tu vu ? En as-tu entendu, rugir ? » Et jusqu’alors votre mine d’homme rassis et votre adresse au tir ne prouvent pas encore que vous tuerez votre premier lion.

Le moment d’agir est arrivé, envoyez aux renseignements dans les douars voisins, pour savoir si le lion s’est fait voir, ou entendre, ou s’il a enlevé quelque bétail.

En attendant l’arrivée des messagers, comme vous ne connaissez pas le pays et qu’il