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Après la mort du Mabrouk, son fils ainé, suivant les dernières volontés de son père, rendit la liberté à tout le vol, qui eut l’ingratitude d’en profiter.

On rencontre en Algérie des chefs arabes qui entretiennent un vol sans jamais s’en servir.

Pour eux, c’est un accessoire obligé de luxe qui prouve la fortune, la grandeur, et frappe les masses.

Lorsqu’il voyage, le chef se fait précéder ou suivre de ses faucons portés par de beaux cavaliers bien montés, richement armés et équipés.

L’ensemble de cette trempe respire en effet un air de bonne maison qui frappe autant les Européens que les indigènes.

On voit ces derniers, lorsqu’ils rencontrent un chef arabe voyageant de la sorte, mettre pied à terre et aller lui baiser le genou sans le connaître. C’est un hommage du faible au fort, du pauvre au riche, du roturier au noble.