Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/16

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 17 —

laissent-ils manger ainsi par les lions et ne les chassent ils pas ! À cela je répondrai : Lisez le chapitre suivant, et si jamais vous avez des troupeaux en Algérie, vous les parquerez derrière un mur de cinq mètres ou vous ferez comme les Arabes.

À la troisième année, les lionceaux quittent leurs parents pour s’accoupler, et ceux-ci, afin de ne pas rester seuls, les remplacent par une nouvelle famille.

Les lions ne sont adultes qu’à huit ans. À cet âge, ils ont acquis toute leur force, et le mâle d’un tiers plus grand que la femelle, a toute sa crinière. Qu’on ne juge pas des lions vivant à l’état sauvage par les lions dégénérés que l’on voit dans les ménageries.

Ces derniers ont été pris à la mamelle et élevés comme des lapins de choux, privés du lait de la mère, de la vie au grand air, de la liberté et enfin d’une nourriture saine et abondante. De là ces formes mesquines et grêles, ce regard malheureux, cette maigreur maladive et cette crinière absente, qui leur donne un faux air de caniches et les ferait renier de leurs pareils vivant à l’état de nature.

Il y a en Algérie trois espèces de lions : le lion noir, le lion fauve et le lion gris, que les Arabes appellent el adrea, el asfar, el zarzouri.