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Bientôt une compagnie d’outardes s’envola devant les cavaliers qui battaient la plaine ; quatre faucons furent successivement lâchés, et une outarde fut à l’instant séparée et vigoureusement attaquée.

Nos aigles délivrés de leur capuchon, ne tardèrent pas à apercevoir la chasse, vers laquelle ils prirent leur vol, d’abord lourdement et en suivant une ligne droite, puis avec plus de vitesse et en tirant des bordées qui les rapprochaient peu à peu à mesure qu’ils s’élevaient.

Après avoir attaché notre âne à un tamarin, nous remontâmes le cours du ruisseau afin de mieux suivre l’action.

L’outarde, séparée de la compagnie, et, comme je l’ai dit vigoureusement attaquée par les quatre faucons réunis, n’avait d’autre moyen de salut que de les maintenir au-dessous d’elle.

À cet effet, elle s’était élevée verticalement à une hauteur telle, que nous l’apercevions grosse comme un pigeon, tandis que les oiseaux acharnés après elle, tantôt nous apparaissaient comme des sauterelles, tantôt disparaissaient tout à fait.

Les deux aigles, une fois arrivés dans ces hautes régions, se confondirent tellement avec la chasse, que bientôt il nous fut impossible de les distinguer des autres oiseaux.