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suivent leur mère la nuit jusqu’à la lisière du bois, où le lion leur apporte le dîner.

À sis mois, par une nuit bien noire, toute la famille change de repaire, et depuis cette époque jusqu’au moment où ils doivent se séparer de leurs parente, les petits voyagent constamment.

De huit mois à un an, les lionceaux commencent à attaquer les troupeaux de moutons ou de chèvres qui, pendant le jour, viennent dans le voisinage de leur demeure. Quelquefois ils s’en prennent aux bœufs ; mais ils sont encore si maladroite, qu’il y a souvent dix blessés pour un mort, et que le père est obligé d’intervenir.

Ce n’est qu’à deux ans que les jeunes lions savent étrangler un cheval, un bœuf, un chameau, d’un seul coup de gueule à la gorge, et franchir les haies de deux mètres de haut qui sont réputées protéger les douars.

Cette période d’un an à deux ans est vraiment ruineuse pour les populations. En effet, la famille ne tue pas seulement pour se nourrir mais encore pour apprendre à tuer. Il est facile de comprendre ce que doit coûter un pareil apprentissage à ceux qui en fournissent les éléments.

Mais, me dira-t-on, pourquoi les Arabes se