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À moins qu’un troupeau ne soit cerné par un grand nombre de cavaliers et qu’il ne perde la tête, les jeunes et les femelles restent seuls au pouvoir des chasseurs ; les adultes se tirent toujours d’affaire ; car leur vitesse et leur fond sont supérieurs à ceux des meilleurs lévriers.

Dans le Tell, les Arabes font des battues qui ont pour objet de chasser les gazelles d’une montagne à une autre.

Des hommes cachés sous bois ou derrière un rocher occupent les accourres, tenant des lévriers en laisse, et, lorsque le troupeau passe à proximité, ils les lâchent sans bruit, de sorte que souvent plusieurs gazelles sont portées bas d’effroi ou par surprise sans avoir été courues.

Les fumées de la gazelle, séchées au soleil et réduites en poudre, donnent un goût et une odeur très-agréables au tabac que l’on fume en Algérie. C’est, selon moi, ce qu’il y a de meilleur dans cet animal, qu’il vaut mieux voir et avoir vivant que mort, tant il est intéressant et joli.