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pied, tandis que les cavaliers s’échelonnent dans la plaine pour courir sus aux animaux que la peur du feu fait débucher. Cette chasse est pleine d’attraits, et quelquefois dangereuse, quand on a affaire à un sanglier bien armé.

Il n’est pas rare de le voir, après avoir été chargé, charger à son tour et découdre les lévriers trop hardis qui veulent l’arrêter, ou les chevaux qu’une main maladroite n’a pas su ranger à temps. J’ai assisté à ces sortes de chasses faites par des Français et des Arabes, et j’ai remarqué que l’avantage était toujours resté à ces derniers.

Ce n’est pas qu’ils soient meilleurs tireurs que nous, je suis convaincu du contraire ; mais c’est sans doute parce que nous nous occupons toujours un peu de notre cheval pendant la chasse, tandis que les Arabes l’oublient complètement pour ajuster et tirer comme s’ils étaient à pied.

Je dois reconnaître, cependant, qu’il y a quelques officiers d’Afrique qui ont su s’élever à la hauteur des cavaliers arabes les plus adroits et les plus hardis. Parmi ceux que j’ai l’honneur de connaître, et qui sont en Algérie, je citerai MM. les généraux de Mac-Mahon, Yusuf et d’Autemarre ; M. le commandant Dubos, des zouaves ; MM. les capitaines Borrel