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Il arrive quelquefois que les Arabes interviennent et assomment à coups de bâtons les mangeuses de chiens, qui, du reste, ne se livrent à ces exercices que lorsqu’elles jeûnent depuis plusieurs jours.

Je profite de l’occasion pour relever une erreur généralement répandue en Algérie au sujet de cet animal.

Souvent dans les villes et les camps, plus souvent encore au bivouac, la nuit, on entend un cri rauque qui ressemble à celui d’un gros chien enroué, et tout le monde de dire : « Entendez-vous l’hyène ? »

Quant à l’hyène, la peur l’empêche de crier ; mais elle grogne comme le chien lorsqu’elle est au carnage, ou, à l’époque du rut, quand plusieurs mâles se disputent la possession d’une femelle.

Quoique les chiens courants donnent sur la voie de l’hyène avec la même fureur que sur celle du chacal, qu’ils chassent à outrance, je classe cet animal parmi ceux qui se tuent et ne se chassent pas.

Les Arabes disent : Lâche comme une hyène ; et les Arabes ont raison.