Ce dîner n’avait sans doute point les attraits de celui qu’ils auraient pu faire chez eux, dans leurs maisons, car il fallait rémunérer leur sacrifice par la prestation d’un droit de présence appelé jus refectorii, et à la fin de l’épreuve on récompensait, par la prime assez ronde du valete, ceux qui s’étaient dévoués, sans faillir d’un jour, à l’exercice complet[1].
Les bains de Wattwiller étaient régis par une espèce de charte qui tenait du caractère d’un règlement somptuaire et de celui d’un tarif[2]. Elle avait été promulguée le 13 juin 1720 par S. A. S. le prince-abbé de Murbach, et porte pour titre : « Taxe et règlement des bains de Wattwiller. Comment l’hôtesse des bains se doit conduire envers les baigneurs et ce que chaque baigneur doit payer suivant la manière dont il entend être servi et traité. » Le document débute par accorder à tout chacun qui veut visiter les bains la liberté de manger et de loger où bon lui semblera ; le prix d’une chambre et des bains sera, par semaine, de 2 livres 10 sous. Ceux qui veulent faire leur cuisine eux-mêmes paieront, par semaine, pour le bois, 5 sous ; ils pourront user de la vaisselle de l’hôtesse pour le même prix. L’hôtesse établira et servira trois tables distinctes : à la première, on aura, au dîner, cinq plats et un demi-pot de bon vin blanc ou rouge ; au souper, trois plats ; orge en légume, rôti, ragoût de veau ou de volaille ; le coût de chaque repas est de 22 sous. — À la seconde table, l’hôtesse servira une bonne soupe, du bouilli et un plat de légumes, avec un demi-pot de vin ; le repas se paiera 13 sous et 4 deniers ; à la troisième table, on jouissait d’une soupe, d’un légume, d’une petite tranche de viande et d’une chopine de vin, le tout pour 8 sous. La journée de pension pour les domestiques et les servantes est tarifiée à 13 sous et 4 deniers, et ils auront une chopine de vin à chaque repas. Le vin vieux de Guebwiller, blanc ou rouge,