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dit le chevalier Daudet, y soupa le 11 août avec son Éminence, le duc d’Antin, le duc d’Olonne, M. de Harlay, intendant de la province, la princesse de Montauban, les duchesses d’Épernon, de Tallard et de Montbazon, Mmes de Nesle, de Prie, la maîtresse du régent, de Ribérac et Mlle de Villeneuve. « Le souper fut servi à neuf heures, avec toute la magnificence possible, dans la grande salle du château, où règne une balustrade ou galerie où purent se mettre plus de 200 personnes pour voir souper la princesse. » Le lendemain, le roi Stanislas arriva. Il dîna avec le cardinal, la princesse et une nombreuse noblesse dans laquelle je remarque le duc de Noailles, les comtes de Lautrec, de la Feuillade, de Berchiny, le colonel des houssards, Mmes de Rupelmonde, de Bergeret, etc. Le duc d’Orléans était arrivé à Strasbourg le 12 ; il logeait chez le maréchal Dubourg ; le duc d’Antin s’était installé à la commanderie de Saint-Jean. « On ne peut exprimer avec quelle magnificence il fit les honneurs de sa maison et les dépenses immenses qu’il faisait tous les jours au sujet du mariage du roi. » Le 15 août, jour du mariage, la nouvelle reine dîna à trois heures au Gouvernement, chez le maréchal Dubourg ; elle dîna à son grand couvert avec Stanislas et la reine de Pologne ; les officiers du roi la servaient. Mlle de Clermont dîna après elle, avec la haute noblesse. « Ce fut icy une assemblée des plus parfaites et un festin des plus accomplis, par la beauté des personnes qui le composaient, et par la magnificence des habits. » Ô historiographe ! où aviez-vous donc la tête pour ne pas dire un seul mot de la beauté des menus ? Vous nous dites aussi que le surlendemain, le pauvre village de Willgottheim eut l’honneur d’être choisi pour la dînée de la cour, qu’il vit la jeune reine, le duc d’Orléans, le duc d’Antin, Mlle de Clermont, tant de grands seigneurs et tant de belles dames, à table, dans une de ses rustiques maisons ; mais vous ne dites pas qui a pourvu au repas et quel il fut. À quoi êtes-vous donc bon, si vous négligez de pareilles choses, historiographe trop léger ? Ce n’est pas racheter suffisamment vos torts que de nous apprendre