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les fournir bons et convenables, et suivant la taxe que l’autorité se réservait de fixer d’après les circonstances du temps ; si le marié voulait gratifier l’assistance de quelque pâtisserie, on le lui permettait. Quant au vin, il devait être servi en quantité satisfaisante à chaque service, être d’une qualité moyenne et telle que la noce n’eût pas à se plaindre ; chaque table de dix couverts avait droit à deux pots de vin d’honneur, mais seulement à l’apparition du rôti. La sagesse du règlement prévoit le cas où deux pots de vin d’honneur entre dix pourraient ne pas suffire à la gaîté des convives ; elle ne veut pas molester la soif un peu exigeante ou trop riche, mais qu’elle se désaltère à ses propres dépens ; elle pourra donc invoquer des suppléments qu’elle paiera seule, sans aucune réaction contre les convives ou le nouvel époux. Ce règlement raisonne fort bien et en toute chose. Écoutez-le sur un autre point essentiel aussi. La noce, de quelque grade qu’elle soit, se rendra à l’église au plus tard à dix heures. Pourquoi cette ponctualité ? « Afin qu’elle en revienne d’autant plus tôt et apparaisse au festin à une heure correcte. » Ce moment correct est onze heures. « Il s’est introduit depuis quelque temps une habitude désordonnée. Le dîner des lendemains et des surlendemains commence trop tard ; on se permet souvent de ne se mettre à table que vers midi, à midi, et même plus tard encore ; outre que c’est une chose affligeante pour les invités, le monde est encore induit à tabler au delà de ce que la raison autorise. » La noce prendra donc séance exactement à l’heure fixée, et les hôteliers sont tenus de servir avec une précision qui n’admet ni excuse, ni délais. L’entrepreneur du repas qui sera trouvé en défaut paiera une amende de 5 livres pfennings, et tout convive retardataire versera une contribution dans la boîte des pauvres que l’aubergiste lui présentera.

Les Irtenhochzeiten ou noces à écot ne pouvaient durer plus de deux jours, et pour couper court à tout prétexte de les prolonger illégalement, le Magistrat défend que la noce se transporte dans les villages environnants ou autres lieux, et encore plus sévèrement