repas et d’y convier les filles. Les noces célébrées à la maison ne pourront durer plus de deux jours. En ce qui concerne le régime même des repas, l’ordonnance ne concède que quatre plats, dont un seul de poisson ; le fromage, les fruits, les pâtisseries n’entrent pas en compte, « le tout afin que les hôtes soient honnêtement et convenablement traités pour l’argent qu’ils contribuent ». S’il se rencontre des gens qui trouvent le programme officiel trop laconique et qui pensent avoir des motifs pour le dépasser, ils exposeront leurs raisons au bourgmestre régent qui les appréciera. Il y avait une seconde espèce de noces qui se faisait aux frais des mariés ; mais les invités devaient acquitter le festin et le bal qu’on leur offrait par un cadeau ; c’étaient les Schenk-hochzeiten. Ordinairement elles se tenaient dans les tribus de métiers. On pouvait y convier jusqu’à cent personnes[1].
Les baptêmes avaient donné lieu à beaucoup d’abus et de prodigalités que le Magistrat considère comme très-préjudiciables à l’intérêt de ses administrés. Il règle en conséquence les cadeaux que l’on pourra faire à l’enfant et en limite la valeur, défend aux parrains de distribuer du sucre, des pains d’épices et autres friandises, et abolit formellement la coutume qui obligeait l’accouchée à offrir à la marraine de son enfant un goûter (Abendzehren) ou un souper ; mais on lui permit de réunir dans un repas « d’où sera banni tout excès, la sage-femme et les personnes qui l’auront assistée dans son besoin ». On proscrivit de plus l’usage coûteux des repas et des buvettes surérogatoires que le père et le parrain donnaient, dans les poêles des tribus, à l’occasion des baptêmes ; et afin que le parrain ne soit pas grevé de nouvelles dépenses, personne ne doit s’aviser de lui faire cortége lorsqu’il rentre chez lui ; le père et le parrain prendront congé l’un de l’autre dans le poêle même de la tribu.
La vigilance réformiste du Magistrat de Wissembourg ne s’exerce
- ↑ Ernewerte Polizey-Ordnung der Statt Weissenburg. Strasbourg, 1614. In-4°, p. 11 et suiv.