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montrer leur talent sur ce sujet. « Elles en produisirent beaucoup et de toutes sortes de façons, dit-il ; il y en avait de longues, de larges, de plates, de hautes, de rondes, de carrées, de blanches, de brunes, de jaunes et de rouges[1]. »

En continuant mon inventaire, j’ai encore à recenser dans la pâtisserie fine : les Ringeln, les diverses variétés de biscuit (Zuckerbrod), le Mandelbrod, ou pain d’amandes, l’Anisbrod (le pain d’anis de Sainte-Marie-aux-Mines était particulièrement renommé), les macarons, les Muskat-Zünglein ou casse-museau français ; les Muschlen ou coquilles, les croquets ou croquanteaux, les Mandelspæne, les Hobelspæne, imitant les copeaux de menuiserie, les patiences, les tablettes de pommes et de coings, la famille des meringues, les Mandelkræntzchen et les Mandelherze, les Zwieback, les Husaren-Schnitten, les Leckerlés, le genre entier des gaufres (Waffeln), dans lequel figure spécialement la gaufre mulhousienne. Ce que je passe est, sans doute, plus considérable que ce que j’indique.

Les gâteaux de dessert, les tartes (Kuchen, Tarte ; dans le Sundgau, Waye) et les tourtes formaient véritablement un règne complet. Je ne désignerai pas toutes celles où entraient les fruits. Ils étaient tous mis en réquisition, depuis la pomme jusqu’à la myrtille. Mais il convient de noter le Kaiser-Kuchen, le Reiss-Kuchen, le Griess-Kuchen, la tarte aux raisins de Corinthe, la tourte d’amandes au lard, la tourte à la crème, l’Osterfladen ou flan de Pâques, la tourte à la moelle, la tourte au citron, celles au pain bis, au biscuit, à la cannelle, au son, la tourte aux pommes de terre, le gâteau au lard, la tarte aux œufs, la tarte au fromage, d’origine positivement romaine. On sait, d’ailleurs, que la tarte, en général, a été empruntée aux habitudes des Romains. Ils les couvraient aussi, comme nous, de bandelettes de pâte, ce qui a donné occasion à Pline de les appeler celaturæ pistrinarum, parce qu’elles ressemblaient à une pâtisserie ciselée.

  1. Mieg, Gesch. Mülhausens, t. Ier, p. 178.