heures et soupait à neuf. Joseph II dînait ordinairement à trois heures, quelquefois à quatre. Le cycle du dîner ainsi achevé, l’on entrait dans celui du souper. Ceux qui avaient inauguré la journée par le dîner de neuf heures du matin soupaient à quatre heures du soir ; la catégorie des dîneurs de dix heures se remettait à table à cinq, et ainsi de suite jusqu’à dix heures de la nuit. Les bourgeois, les artisans, les paysans faisaient, en général, leur repas principal à midi, ce qu’indiquent les mots composés si répandus de Mittagsessen, Mittagsbrod, Mittagsmahl, Mittagsmahlzeit, Mittagstisch, etc.
Les usages de l’Alsace étaient fort divers. Le régime des villes était tout autre que celui des campagnes. Généralement, la bourgeoisie commune dînait à midi et soupait à sept heures du soir, sans préjudice d’un déjeuner léger qui avait lieu entre sept et huit heures du matin. La bourgeoisie riche et celle qui aspirait à se donner des airs aristocratiques dînait à une heure et soupait entre huit et neuf ; c’était particulièrement l’usage de Strasbourg et de Colmar. Dans les grandes maisons, où l’on avait adopté les coutumes françaises, chez les fonctionnaires venus d’au-delà des Vosges, dans la haute prélature de la cathédrale, dans le monde militaire, l’on déjeunait à dix ou onze heures et l’on dînait de quatre à six heures.
Les estomacs rustiques étaient plus exigeants. Les paysans alsaciens faisaient résolûment leurs quatre repas en été, et trois en hiver. Dans le Kochersberg, on déjeunait à sept heures, l’on dînait à onze, l’on goûtait à quatre et l’on soupait à la nuit. Le dîner était le repas majeur. C’était le contraire dans les campagnes du comté de Hanau-Lichtenberg ; on y faisait pareillement quatre repas : à sept heures, à midi, à quatre et à huit heures ; mais celui de sept heures du matin était le principal. Toutes les vallées lorraines dînaient à midi et soupaient à l’Angélus. Dans la plaine, de Strasbourg à Schlestadt, on déjeunait à sept heures, on dînait à midi et l’on soupait à sept heures du soir, en hiver ; en été, les heures de repas se présentaient à cinq, à dix, à trois et à sept