Page:Gérard - L’Ancienne Alsace à table, 1877.djvu/201

Cette page n’a pas encore été corrigée
CHAPITRE VII

Digression. — Un problème économique. — Écots anciens. — Dépenses collectives. — Prix du froment du treizième au dix-neuvième siècle. — Taxe de la viande. — Valeur du vin. — Prix anciens de diverses denrées alimentaires. — Les heures de repas. — Retour sériaire des mets. — Le dessert. — La pâtisserie. — C’est une création de la femme. — Première division. — Groupe fourni par Geiler. — Nomenclature de Buchinger. — Particularités mulhousiennes. — Continuation de l’inventaire. — Les tartes et les tourtes. — Importance féodale de la tarte à la crème. — Les beignets. — Friandises hors classe. — Les confitures. — Les dragées. — Les devises. — La pâtisserie montée. — Le pain. — Sa dignité. — Légende du mauvais riche de Dettwiller. — Réputation du pain d’Alsace. — Les gâteaux du domaine de la boulangerie. — Les pains d’épice. — Les brestelles.


Nos pères vivaient-ils à meilleur marché que nous ? Voilà une question fort intéressante et très-sérieuse, et dont l’examen pourrait bien expliquer la puissance ancienne des appétits sensuels, et surtout l’empressement généreux et soutenu qu’on apportait à les satisfaire largement. Lorsque l’abondance des denrées alimentaires est en disproportion avec les besoins de la consommation, et que la modicité de leur prix établit un écart considérable entre leur valeur d’utilité et la valeur conventionnelle de l’argent, la vie matérielle est facile et économique ; quand, au contraire, la production alimentaire ne se développe pas parallèlement à l’accroissement de la densité de population, et que la valeur des