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annales ; 46° die Ambtsistellungen : les institutions officielles des corps de justice et d’administration ; 47° die Magistermal : cela peut être le régal de gratitude offert par les parents au maître d’école, — ce qui se voyait encore dans mon jeune temps ; — cela pourrait être aussi le banquet de congratulation que se donnaient les étudiants quand ils passaient maîtres ès-arts ou en philosophie ; 48° der Schwörtag : la prestation solennelle, en présence de toute la bourgeoisie assemblée et en armes, du serment des nouveaux bourgmestres ; c’était la plus imposante des cérémonies civiles dans nos villes impériales d’Alsace et principalement à Strasbourg ; 49°Burgerzechen : repas par souscription entre les bourgeois ; 50° Nachzechen : ce sont les lendemains, souvent pires que la veille ; vulgo : prendre du poil de la bête ; un ancien curé d’Aubure a une fois fort originalement prêché sur ce texte ; 51° Abendzehren : soupers se prolongeant dans les profondeurs de la nuit, médianoches ; 52°Undertrunck : antépénultième beuverie, comme aurait pu dire Rabelais ; 53° Schlafftrunk : le coup du soir, beuverie finale ; 54° sous ce numéro, Fischart a compris les occasions imprévues et innommées : und sonst durstige Gesellen Colætzlein — et autres petites collations usitées parmi les gens altérés ; la rubrique a de l’ampleur[1].

Je ne chercherai pas à faire des applications historiques ou de détail sur l’un ou l’autre des sujets indiqués dans ce riche panorama que l’imagination fertile de Fischart a ouvert devant nos yeux. Ces sujets sont acquis à notre œuvre, cela suffit. Je prendrai mes démonstrations dans ce qu’il a négligé, omis ou ignoré.

Voici, par exemple, les fêtes du couronnement de Maximilien 1er, à Aix-la-Chapelle, en 1486. Le peuple en eut sa part. Durant le festin servi à la table impériale, une foule de pauvres

  1. Ce passage tiré du Gargantua de Fischart, édition de 1608, livre IV, chapitre IV, a été reproduit dans l’Anzeiger zur Kunde der deutschen Vorzeit (vol. II, année 1855. Nürnberg. In-4°, p. 263), par les soins de M. Auguste Stœber, qui a élucidé la boutade intéressante de Fischart avec une partie des éclaircissements que je viens de donner.