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die Reise des zürchers Breytopfes. Bayreuh, 1787. In-8°. — J. Fischart, Das glückhafte Schiff von Zürch, poème de 120 vers. In-4°, sans date ; réédité par Halting. Tubingue, 1828. In-8°, etc.</ref>. Tous les brouets n’eurent pas la haute fortune de la bouillie de millet de 1576 ; nous ne connaissons les autres que par les services modestes qu’ils rendirent dans le cercle de la vie domestique. Tels sont : le Weissmuss, purée de haricots blancs ou bouillie d’orge ou de riz ; le Truillmuss, bouillie combinée de pois et de blé[1] ; le Geknöpfeltmuss, composé de pois blancs et d’orge[2] ; le Bludermuss ou Capitelmuss, purée à laquelle concouraient les haricots, les pois, l’orge, les harengs et d’autres poissons, et que Geiler désignait quand il voulait donner une image expressive du désordre, de la confusion, du chaos[3] ; le Brutmuss ou Eyermuss, bouillie faite de pain, de vin, d’œufs, de beurre et de sucre[4] ; le Maymuss ou Meyeten, espèce de julienne printanière où entraient toutes les jeunes plantes potagères nées au mois de mai[5] ; le Trübelmuss, bouillie du temps des vendanges, faite de raisins cuits ; le Linsenmuss ou Linsen-Meuchlen, purée de lentilles, mets dont l’ammeister régent de Strasbourg paraît avoir fréquemment usé à son repas public du soir, servi aux frais du Trésor[6]. La ville de Mulhouse possédait et possède encore un puits dont l’eau a la réputation d’être particulièrement propice à la cuisson des légumes secs, par conséquent à la confection des purées et bouillies ; il porte le nom de Mussbrunnen.

J’achève cette série de mets anciens et respectables par deux plats du quinzième siècle que me fournit encore le docteur Jean Geiler de Kaysersberg. L’un est le Lebersal[7], dont on ne sait rien, si ce n’est qu’il s’agit de foie préparé d’une façon particulière, « jecur certo modo coctum », dit Oberlin[8]. Ô linguistes, que vous

  1. Geiler, Paradies der Seelen. Strasbourg, 1510. In-fol., p. 228.
  2. Idem, Der hœllisch Leuw. Strasbourg, 1514. In-fol., p. 26.
  3. Idem, Postilla, part. III. Basil, 1491, p. 41.
  4. Idem, p. 69.
  5. Idem, p. 59.
  6. Scherz, Gloss. Germ. med. ævi, p. 436.
  7. J. Geiler, Predigten über das Narrenschiff. Strasb., 1520. In-fol., p. 49.
  8. Oberlin, De Geileri scriptis germanicis, p. 37.