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Ce que vous appelez le meilleur sujet dramatique, c’est-à-dire celui où l’exposition est déjà une partie de l’action, se rencontre, par exemple, dans les Jumeaux de Shakspeare[1]. Je n’en connais pas d’autre exemple, bien que l’Œdipe roi[2] se rapproche étonnamment de cet idéal. Mais il est facile d’imaginer des sujets où l’exposition est ainsi le premier pas en avant de l’action. Macbeth[3] appartient à cette classe ; je puis citer aussi mes Brigands[4].
Quant au poëte épique, je ne crois pas devoir lui accorder une exposition, du moins dans le sens où la prend le poëte dramatique. Comme il ne nous pousse pas également vers la fin de son œuvre, le commencement et la fin se rapprochent beaucoup plus par leur dignité et leur importance, et l’exposition doit nous intéresser, non pas à cause du but auquel elle nous conduit, mais à cause de sa valeur propre. Je crois qu’il faut être, à ce point de vue, beaucoup plus indulgent pour le poëte dramatique ; comme il place son but dans la suite de l’action et à la fin, on peut lui permettre de ne considérer le début que comme un moyen. Il est placé sous la catégorie de la moralité, le poëte épique sous celle de la substantialité ; dans la tragédie, il y a des incidents qui interviennent comme cause d’autres incidents ; dans l’épopée, tout doit avoir sa valeur par soi-même.
Je vous remercie des renseignements que vous me donnez sur l’affaire de Duisbourg ; tout m’y semblait jusque-là fort énigmatique. Si la chose était praticable, j’aurais grand plaisir à décorer une chambre de semblables figures.
