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J’étudie maintenant avec ardeur l’ancien Testament et Homère ; je lis en même temps l’introduction d’Eichborn[2] au premier, et les Prolégomènes de Wolf[3] au second. J’en tire les lumières les plus surprenantes ; nous aurons bien des choses à nous dire là-dessus.
Écrivez le plus tôt possible le plan de votre Wallenstein[4], et communiquez-le-moi. Dans l’état actuel de mes études, l’examen que j’en ferai aura pour moi un vif intérêt, et pour vous peut-être son utilité.
Je veux vous faire part tout de suite d’une réflexion sur le poëme épique. Comme il demande à être lu dans le plus grand repos, et avec toutes tes aises possibles pour l’esprit, la raison a peut-être plus d’exigences pour lui que pour les autres genres poétiques, et j’ai été frappé de voir en lisant l’Odyssée[5], combien ces exigences y sont pleinement satisfaites. Quand on pense d’autre part à ce que nous savons des travaux des anciens grammairiens et critiques, aussi bien que de leur talent et de leur caractère, on voit que c’étaient des hommes de raison, qui ne se donnaient de repos qu’après avoir mis ces grandes peintures d’accord avec
- ↑ Cette lettre ouvre la série des réflexions des deux écrivains sur les nouveaux sujets dont il se montrent surtout préoccupés dans cette période.
- ↑ T. G. Eichborn (1752-1827) est aussi l’auteur d’une histoire générale de la civilisation et de la littérature dans l’Europe moderne.
- ↑ Frédéric-Auguste Wolf est le premier qui, dans ses Prolégomènes à Homère, ait mis en doute l’existence d’un auteur unique de l’Iliade et de l’Odyssée ; né en 1759 à Hainrode, près de Nordhausen, il mourut en 1824, à Marseille, au moment où il allait demander au climat de Nice, le rétablissement de sa santé.
- ↑ Wallenstein, drame en trois parties, l’une des œuvres les plus considérables de Schiller.
- ↑ L’Odyssée, le second des poëmes d’Homère, a pour sujet le retour d’Ulysse dans sa patrie, après la guerre de Troie.
