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TOI ET MOI

Je ne t’ai jamais dit cette chose inouïe :
lorsque je t’aperçus, pour la première fois,
je ne vis pas d’abord que tu étais jolie…
Je pris à peine garde à toi.

Ton amie m’occupait bien plus, avec son rire.
C’est tard, très tard, que nos regards se sont croisés…
Songe, nous aurions pu ne pas savoir y lire,
et toi ne pas comprendre, et moi ne pas oser.

Où serions-nous ce soir si, ce soir-là, ta mère
t’avait reprise un peu plus tôt ?
et si tu n’avais pas rougi sous les lumières,
quand je voulus t’aider à mettre ton manteau ?

Car, souviens-toi, ce furent là toutes les causes.
Un retard, un empêchement…
et rien n’aurait été du cher enivrement,
de l’exquise métamorphose !