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TOI ET MOI

Je sentais bourdonner mes tempes.
Et je n’étais pas bien certain.
seul au fond de cette ombre pleine
de la promesse de ta voix,
que je n’allais pas contre moi
sentir le vent de ton haleine…
Lorsque ton brusque appel tinta
je crois que mon sang s’arrêta
dans mes veines plusieurs secondes…
Puis tu parlas. Je t’entendis.
Mais tous les mots que tu me dis
semblaient venir du bout du monde.
Elle avait dû, ta pauvre voix,
parcourir d’une seule haleine
des collines, des champs, des plaines,
des villes, passer sous des bois,
longer des fleuves et des routes…
Et c’était pour cela sans doute
qu’elle m’arrivait, cette voix.