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TOI ET MOI

Car les choses que j’ai chaque jour à te dire
sont de celles, vois-tu, que l’on ne se dit pas
sans la voix, les regards, les gestes, les sourires..
et qu’on se dit déjà si mal avec tout ça !
Alors à quoi bon ? Pour quoi faire ?
On croit toujours, dans ces propos épistolaires,
qu’on pourra mettre un peu de son être profond :
mais ces monologues ne font
qu’augmenter la distance avec leur rhétorique,
car il y manque justement
ce qui seul peut rendre charmant
ces bavardages : la réplique…
Je suis seul à mourir, mon petit enfant doux…
Au revoir, ma tendresse… Au revoir, ma petite…
Cette chose, c’est vrai, que vous m’avez écrite ?
Dans votre lit, le soir, vous repensez à nous ?…
Je vous envoie mon cœur gonflé de vous, avide
de vous, mon cœur malade et triste à se briser…
Je vous envoie ma peine, et ma vie insipide,