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puisqu’on vous aime, l’on vous dit !
Bien sûr, le bon Dieu est ailleurs
un beau jour comme celui-ci.
Il est à la Chambre, il écoute
le discours de votre mari.
Il doit aimer — cela ne peut faire aucun doute —
les questions touchant l’avenir du pays !
Ne riez pas. C’est sérieux…
Et maintenant donnez vos yeux,
qu’on vous les baise ainsi, doucement, comme il faut,
pour ne pas abîmer votre joli chapeau,
Madame… Et viens que l’on te prouve comme on t’aime…
Non, vous n’êtes pas si pressée, allons !
Cela ne sera pas bien long.
Je serai raisonnable, et je vous promets même
de ne vous pas décoiffer seulement.
Oui, oui, c’est promis : après l’on se quitte,
petite Madame… Allons ! venez vite
qu’on vous bouscule un peu, pas trop fort, gentiment.
Viens qu’on vous aime… Et puis, avant de me quitter,
vous prendrez bien un peu de thé.
Je vais emplir d’eau la théière.