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SARTHE.

3 mèt. 50 d’épaisseur. — Près du château s’élève l’église Notre-Dame ; la partie la plus ancienne est le transsept S. à la base duquel s’ouvre une grande crypte du xiie s. ; sous le porche O. (mon. hist.), joli portail du milieu ou de la fin du xiiie s. (au tympan, le Jugement dernier, remarquable sculpture). — L’hôpital est un couvent de Minimes (1623). — Maisons anciennes à sculptures bizarres. — Châteaux de Chaufour et de Belle-Fontaine. — À 3 km., dans la forêt, ruines d’une forteresse.

Sillé-le-Philippe, 843 h., c. de Montfort. → Église du xive s. — Château de Passai, du xvie s.

Solesmes, 849 h., c. de Sablé. → Le prieuré, fondé au xiie s., a été reconstruit en grande partie en 1723. L’église (mon. hist.), du xiiie s., en forme de croix latine, souvent remaniée, est surmontée d’une tour haute d’environ 40 mèt., romane à sa base, du xvie s. aux étages supérieurs et terminée par un dôme élevé en 1731 ; les voûtes, du xve et du xvie s., sont ornées de clefs historiées très curieuses ; un autel, situé au-dessous du maître-autel et conforme aux autels primitifs des catacombes de Rome, renferme le corps de saint Léonce, martyr, trouvé sous la voie Tiburtine en 1832. Les vingt-quatre stalles du chœur sont des chefs-d’œuvre de sculpture du xve s. Les deux bras du transsept se terminent par des chapelles qui sont de véritables musées : elles offrent une série de sculptures, œuvres admirables d’artistes inconnus de la fin du xve s. (chapelle de dr.) et du xvie s. (Renaissance). La chapelle de dr. est précédée d’un vaste portail du xvie s. qui donnez accès sous une voûte ogivale formant une espèce de grotte, à l’entrée de laquelle sont les statues mutilées de deux soldats, ainsi que celle de la Madeleine, et qui renferme une Mise au sépulcre, groupe en terre cuite de huit personnages, dont plusieurs en costume du xve s. Les figures sont d’une admirable expression, celle de la Madeleine surtout, « le joyau, la perle de ce monument, » statue célèbre dès le moyen âge par sa beauté, et que Richelieu voulait, dit-on, transporter à Paris. Au-dessus de cette composition, un élégant pendentif, qui descend de la voûte ogivale, est destiné à recevoir la relique de la sainte Épine, conservée, depuis le xiie s., dans le monastère de Solesmes. Un double arceau de branches et de feuillages qui surmonte le cintre extérieur du caveau offre un type merveilleux d’ornementation délicate. À dr. et à g. de la grotte s’élèvent deux pilastres chargés de riches arabesques et portant des inscriptions. La partie supérieure du portail est occupée par un Calvaire à nombreux personnages sculptés, d’un très beau travail. L’autel à colonnes qui remplit le fond de la chapelle, est une œuvre charmante de la Renaissance, décorée d’un bas-relief, remarquable malgré d’assez nombreuses mutilations et représentant le Massacre des innocents. Au-dessus est une vieille madone (Notre-Dame de Pitié), objet d’une grande vénération ; à dr. et à g. se voient, deux statues des saints Pierre et Paul, fort bien sculptées. La chapelle de gauche, où sont prodiguées toutes les richesses d’ornementations imaginées par les artistes du xve s., renferme les grandes scènes de la Vie de la sainte Vierge, la Sépulture de la Vierge (quinze personnages dont trois mutilés), œuvre admirable ; la Pâmoison de la Vierge (quatorze personnages), extrêmement belle aussi ; l’Assomption de la Vierge (onze personnages), groupe inférieur aux deux premiers ; Joseph et Marie trouvant Jésus au milieu des docteurs (dix personnages), groupe fort habilement disposé. Toutes ces compositions sont traitées d’une façon magistrale, et l’on peut dire que les sculptures de Solesmes forment une œuvre unique en France par la perfection de l’ensemble et le fini des détails. — La bibliothèque est très riche.

Sougé-le-Ganelon, 1,158 h., c. de Fresnay. → Dolmen.

Souillé, 328 h., c. du Ballon.

Souligné-sous-Ballon, 1,121 h., c. de Ballon. → Beau château de la Freslonnière (xviiie s.).