Page:Géographie de la Sarthe.djvu/29

Cette page a été validée par deux contributeurs.
28
SARTHE.

par Salisbury qui, après la bataille de Verneuil, assiégea le Mans et s’en empara.

Le vaillant Ambroise de Loré reprit aux Anglais la plupart des places où ils s’étaient fortifiés. Le Mans, soulevé contre l’étranger, se vit de nouveau contraint de lui ouvrir ses portes, et Talbot fit mettre à mort les promoteurs de la révolte. Salisbury rasa les fortifications de Mamers. Le comte d’Arundel s’empara de Sillé-le-Guillaume, qui lui fut enlevé un instant par Gilles de Laval, maréchal de Retz, que ses crimes ont rendu célèbre, et plus tard définitivement par Ambroise de Loré. Enfin, Dunois (1447) entre dans le Mans, et les Anglais sortent du Maine pour n’y plus revenir. Cependant cette province ne fit définitivement retour à la couronne que sous Louis XI, en 1481. Ce prince accorde des priviléges à la ville du Mans. Cinq ans plus tard, à Sablé, où, après la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier, fut enfermé le duc d’Orléans, depuis Louis XII, fut signé un traité de paix entre Charles VIII et la Bretagne.

Cette contrée, si éprouvée par la guerre étrangère, ne jouit pas longtemps du repos auquel elle avait droit pourtant après tant de sang versé, tant de luttes ardentes où elle avait donné tant de preuves héroïques de son patriotisme. Pendant tout le seizième siècle, les passions religieuses y ramenèrent toutes les horreurs de la guerre, rendue de plus en plus cruelle par le sombre fanatisme de l’époque.

Henri Salvert et Merlin de la Rochelle, disciples de Théodore de Bèze, furent les premiers Calvinistes qui prêchèrent leurs doctrines dans la province. Gervais le Barbier continua leur œuvre. Mamers devint un des foyers les plus ardents du protestantisme. Un consistoire réformé fut tenu au Mans en 1560, et, l’année suivante, un édit ayant prescrit exclusivement la pratique et les usages de l’Église catholique, la guerre civile éclata et devint bientôt impitoyable. Le Mans fut pris par les protestants, et les catholiques y exercèrent plus tard de si terribles vengeances que la Saint-Barthélemy y fut inutile. Cette guerre féroce et impie dura jusqu’en 1589. À