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Dans certains cas également, les garçons faisaient parade de leur force ou de leur adresse dans des tours de bateleurs, ou mystifiaient les plus naïfs par des farces d’un goût douteux.

Avant de se quitter, les membres de la veillée fixaient la maison où aurait lieu le rendez-vous de la semaine suivante.

Puis les jeunes garçons reconduisaient les jeunes filles à leur domicile, escortés des parents, en troublant le silence de la nuit par leurs joyeux Tiou hi hie !

C’est dans ces réunions locales que se nouaient, entre les jeunes gens, les premières relations qui devaient aboutir au mariage quand le jeune garçon aurait fait son temps (aurait satisfait au service militaire). Elles sont devenues plus rares, parce que le commerce des toiles, très florissant il y a une trentaine d’années, a produit chez plusieurs montagnards une aisance relative. Le vin, le café, la viande, le pain blanc, ont remplacé sur la table des recines, le pain noir et le brancvin des anciennes loures. Il en est résulté que beaucoup de personnes n’étant pas en mesure de rendre la politesse, ne sont plus allées aux loures des recines.

Les grandes Loures

La personne qui voulait organiser une grande loure, invitait les jeunes filles des environs et prévenait les jeunes gens, qui se transmettaient la nouvelle de section en section comme un grand évènement ; il n’était pas rare, au jour donné, de trouver réunis de 50 à 60 jeunes gens des deux sexes dans la maison où se tenait la grande loure.

La veillée était bruyante ; à peine les femmes et les jeunes filles avaient-elles travaillé quelques heures, que les garçons organisaient des danses : pas de grande loure sans le ménétrier obligé. Dès qu’il arrivait, sur les coups de