le Grand-Étang, un bloc d’eurite rose dont la face qui regarde Les Xettes est en pan coupé. C’est le rocher de la Creuse, sur la face plane duquel est peinte l’image de la Vierge de la Creuse, et qu’un cataclysme de la nature semble avoir coupé en deux.
Une naïve tradition veut qu’un jour cette séparation eut lieu, et pendant qu’une moitié du rocher roulait dans la vallée, un tableau tel qu’il existe, représentant la Sainte Vierge, se trouva peint sur la face lisse et perpendiculaire de l’autre partie. Cette douce image ainsi placée, loin de toute habitation, devint l’objet de la dévotion des habitants du bourg. De là l’origine des pieuses légendes de la Vierge de la Creuse, madone consolatrice, au pied de laquelle aimeront toujours à prier les mères pour leurs enfants malades, les pauvres, les déshérités de ce monde, pour obtenir allégement à leurs misères[1].
D’après le docteur A. Fournier[2], l’origine de la dévotion au rocher de la Creuse est une manifestation païenne du culte des pierres. « Si, dit-il, on trouve dans les Vosges moins de vestiges de ces pratiques du paganisme, c’est que la pierre, le menhir a été brisé pour servir à la construction destinée à abriter la nouvelle divinité. »
Au hameau du Hangochet (Plainfaing), au pied d’une roche fort élevée, ayant la forme d’une tour carrée – une pierre levée – existe une petite grotte dans laquelle se trouve une vierge très ancienne qui a le pouvoir d’apprendre aux jeunes filles si elles seront bientôt mariées.
Aujourd’hui, c’est à la Vierge, au saint, que l’on s’adresse, autrefois c’était au rocher.