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L’Âme du Petit.


L’âme du petit est si frêle,
Elle a si peur de s’égarer,
Que les astres roulent sur elle
Sans que nul l’entende pleurer.

Toute palpitante, elle écoute :
Dans l’océan d’or et de lait,
Elle ne trouve pas sa route
Vers ce bon Dieu dont on parlait.

Partout le vide et l’étendue,
Le silence dans la clarté !
— L’âme du petit s’est perdue
À travers cette immensité.

Et, là-bas, dans la paix amère
Qui suit les horreurs de l’adieu,
La mère se dit, — pauvre mère ! —
« Du moins, il est près du bon Dieu… »