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La gloire ! Je ne sais si j’atteindrai la gloire.
Mais mon humble souffrance est l’éternelle histoire,
Et dans un seul sanglot tient l’immense univers.
Infime comme vous, je connais ma faiblesse ;
N’importe ! J’ai ce rêve : il convient que je laisse
Une œuvre où le sang coule au bout de chaque vers.

Le grand art naît parfois dans des âmes petites.
Tel, moi-même surpris des fières choses dites,
J’achèverai mon œuvre en pâlissant d’effroi !
Et, plus tard, quand j’irai dans le ciel des chimères,
Ceux sur qui j’ai pleuré, les amants et les mères,
Aux soirs où bat le cœur, souffriront avec moi…