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LIVRE IV.

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Les révolutions.


Assurément on ne pouvait rien imaginer de plus solidement constitué que cette famille des anciens âges qui contenait en elle ses dieux, son culte, son prêtre, son magistrat. Rien de plus fort que cette cité qui avait aussi en elle-même sa religion, ses dieux protecteurs, son sacerdoce indépendant, qui commandait à l’âme autant qu’au corps de l’homme, et qui, infiniment plus puissante que l’État d’aujourd’hui, réunissait en elle la double autorité que nous voyons partagée de nos jours entre l’État et l’Église. Si une société a été constituée pour durer, c’était bien celle-là. Elle a eu pourtant, comme tout ce qui est humain, sa série de révolutions.

On ne peut pas dire d’une manière générale à quelle époque ces révolutions ont commencé. On conçoit en effet que cette époque n’ait pas été la même pour les différentes cités de la Grèce et de l’Italie. Ce qui est certain, c’est que dès le septième siècle avant notre ère, cette


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