des plus communs. Quelle différence avec le prince de Ligne ! Quant à M. de Cazalès[1], c’est un officier de dragons, gros et court ; on dit qu’il a beaucoup d’esprit. Jusqu’à présent je ne m’en suis pas aperçue, car je le vois toujours dormir. C’est bien l’homme le plus distrait, le plus original et le plus sans gêne que l’on puisse rencontrer, mais on lui passe tout. J’ai vu aussi le comte Jean dont j’avais entendu parler, et que je n’avais jamais eu l’occasion de rencontrer. Vous ne vous douteriez pas de la première impression qu’il m’a fait éprouver. Son ton est si singulier, ses manières sont si libres, que l’on ne sait comment lui répondre ; il parle sans cesse du duc de Richelieu, qui est gouverneur à Bordeaux. Il n’est marié que depuis un an avec mademoiselle de Montoussin, jeune fille noble, jolie et pauvre. Un
- ↑ On ne prévoyait pas alors que M. de Cazalès dût jouer un si grand rôle à l’Assemblée Constituante ; et je ne me doutais guère, lorsque j’écrivais ceci, que cet homme, si indolent, si distrait, et dont je me moquais, deviendrait, peu d’années après, un homme aussi célèbre.