idée. Mon intimité avec elle m’a mise à même de conserver des documents précieux sur cette femme intéressante : c’est d’elle-même que je tiens les détails qui ont rapport à ses premiers pas dans ce monde où elle a brillé à plus d’un titre. Depuis sa séparation et après son divorce avec Talma, je l’ai peu quittée, et j’ai été témoin de tous les faits dont je parle.
Je n’ai connu Julie qu’en 1791 ; elle était mariée depuis un an. Ma parenté avec madame Saint-Huberty, qu’elle avait beaucoup connue, lui inspira un vif intérêt pour moi. Ce fut presque sous ses auspices que j’entrai dans un monde dont je n’avais encore nulle idée. Nos relations devinrent plus intimes, lorsqu’elle éprouva de grands chagrins. Julie avait pour moi le sentiment d’une sœur. Malgré la disproportion de nos âges, le besoin d’épancher son cœur la rendait plus communicative, et sa conversation était tellement attachante, que ce qu’elle me racontait se gravait dans mon esprit. Elle pouvait penser tout haut avec une jeune femme qui lui était dévouée, et près de laquelle elle rencontrait plus de