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tournée ; mais je n’en ai pas eu le temps, à vrai dire, ni la volonté. Enfin voici ce qui m’est arrivé, sans un plus long préambule.

« Je me disposais à partir pour Tournay après mon dîner, lorsqu’un Anglais, milord Purfroid, se fit annoncer ; je le connaissais de vue seulement. C’est un homme d’un certain âge, d’un abord aussi froid que son nom, d’une figure imposante, et qui passe pour avoir beaucoup d’esprit. Après s’être excusé de sa visite un peu brusque et inattendue :

« — Vous pouvez, me dit-il, madame, rendre un très grand service au colonel Vergnette et à sa famille.

« — Moi, monsieur, et par quel moyen ?

« — Le voici : Vous ne vous doutez pas sans doute de quelle importance peut être un drapeau pour un officier qui en est dépositaire ; mais, pour vous en donner une idée, je vous dirai que cela en a plus encore qu’un élégant chapeau pour une jolie femme.

« — Ah ! monsieur, lui dis-je en riant, vous me