jeune d’entre eux avait bien soixante ans, mais il est impossible de rencontrer des hommes plus spirituels, plus aimables et plus gais que ne l’étaient ces charmants vieillards, qui montraient avec coquetterie leurs cheveux blancs, comme l’a dit un de nos spirituels vaudevillistes.
Cailhava était très lié avec mon père ; c’était à Toulouse que je l’avais connu, et j’allais souvent déjeuner avec lui. Les jours de ses réunions, j’y menais quelquefois mes jeunes amies, et nous en revenions toujours enchantées, tant ces vieillards étaient aimables et bons. Ils me faisaient de charmantes paroles pour mes romances, dont de jeunes musiciens composaient la musique. C’étaient Lamparelli, d’Alvimar, Fabri-Garat, Bouffé, agréable chanteur de salon. On voyait que Laujon avait été un petit-maître du temps de Louis XV. Je le ravissais en lui chantant des morceaux de son Amoureux de quinze ans :
— De n’avoir plus quinze ans, s’écriait-il.