théâtre du faubourg Saint-Germain n’osa pas donner suite à une aussi burlesque comédie, dans la crainte du ridicule. Ce qu’il y a de charmant, c’est que Talma n’en savait rien lui-même.
Talma débuta quelque temps après dans le rôle de Henri VIII, avec un succès extraordinaire. Je n’insisterai pas là-dessus, parce qu’il est des admirations qui s’expriment mieux par le silence. Le costume, le physique, étaient du temps ; tout avait ce cachet qui n’appartenait qu’à Talma. Madame Vestris jouait le rôle d’Anne de Boulen, madame Desgarcins celui de lady Seymour. La pièce obtint le plus grand succès, et fit prévoir un bel avenir de poète pour Marie-Joseph Chénier.
Talma joua peu de temps après le Maure de Venise, où mademoiselle Desgarcins remplissait le rôle d’Hédelmone, c’est moi qui chantais la romance du saule, dans la coulisse. L’auteur, M. Ducis, trouvait que ma voix était la seule qui pût s’harmonier avec l’organe de mademoiselle Desgarcins. C’est une singulière remarque à faire, qu’une personne qui possède un joli organe a souvent la voix