sert, les fait habiller en licteurs, leur fait prendre quatre de ces grandes corbeilles qui servent à transporter les habits, puis il monte à la loge de Talma, dont il s’était procuré les clés, dépose les cuirasses, les armes, les casques dans les corbeilles qu’il drape avec des manteaux et des toges, s’affuble lui-même du costume d’Achille, la visière basse, le bouclier et la lance au poing, fait prendre les corbeilles par ses gardes, descend et passe gravement à travers ce monde rassemblé, qui, tout ébahi et ne sachant ce que cela veut dire, le laisse gagner la porte.
Il était déjà sur la place, avant qu’ils fussent revenus de leur surprise, et informés du mot de cette énigme en action. On conçoit que la foule qui commençait à les suivre sur la place s’augmentait à mesure qu’ils avançaient. Enfin ils arrivent au théâtre du Palais-Royal, où Dugazon fait déposer les dépouilles opimes. Le duc d’Orléans, informé de ce bruit, qui ne ressemble en rien à une émeute, puisque tout le monde rit, veut voir Dugazon, qui lui conte ses exploita de la manière la plus comique. Le lendemain, Paris retentissait de cette folie. Le