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souvenirs d’une actrice.

donc très exactement les choses comme j’ai été à même de les voir et de les entendre.

MM. Gaillard et Dorfeuil étaient directeurs du théâtre des Variétés au Palais-Royal ; on n’y avait encore joué que des pièces comiques dans lesquelles avaient brillé Volanges, Beaulieu et Bordier. Le mouvement de la révolution qui commençait à s’opérer leur donnait l’espoir d’être bientôt à la tête d’un second Théâtre-Français, car on se lassait de la tyrannie du premier, et les jeunes littérateurs qui éprouvaient tant de difficultés pour faire recevoir leurs ouvrages, le désiraient vivement aussi. La salle de la rue de Richelieu, que le duc d’Orléans faisait bâtir, fut donnée à MM. Gaillard et Dorfeuil. Ils n’attendaient donc que le décret sur la liberté des théâtres pour se mettre en mesure ; ils avaient déjà quelques bons acteurs pour le genre qu’ils voulaient adopter, Michot, dont on se souvient toujours au Théâtre-Français ; mademoiselle Fiat, charmante soubrette, bien digne de briller dans un plus grand cadre ; monsieur et madame Saint-Clair, et plusieurs autres. On engageait les meilleurs ac-