créé. J’avais un grand désir de connaître cet acteur et de causer avec lui. L’occasion s’en est présentée, et je l’ai saisie avec empressement. Il a un tel amour pour son art, qu’il ne manque aucune occasion de l’exercer ; et comme il joue fort agréablement dans la comédie, on le sollicite souvent de donner des représentations à Versailles et à Saint-Germain. Elles sont montées avec des amateurs et quelques acteurs qui, n’étant point employés, peuvent disposer de leur temps. On vient de Paris pour voir Talma dans les grands rôles qu’il ne joue point au Théâtre-Français.
« On est venu dernièrement me demander si je voulais jouer la soubrette dansla Pupille, avec Talma, qui jouait le rôle du marquis. J’ai accepté, comme vous pouvez croire, car c’était une véritable partie de plaisir pour moi. Il est marié depuis peu de temps. Madame Talma est venue me chercher dans sa voiture : c’est une femme charmante, et qui m’a plu au premier abord. Il est des personnes qui ne vous semblent pas étrangères, et que l’on ne croit jamais voir pour la première fois ; cette attraction