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souvenirs d’une actrice.

son bagage, et il le portait toujours sur lui. Dès qu’il commençait à être remarqué dans une ville, il en sortait en se promenant, une badine à la main, de l’air le plus dégagé ; il causait même quelquefois avec la sentinelle et lui demandait son chemin. Il s’en allait ensuite dans la ville voisine, y entrait avec le même air d’insouciance, en fredonnant un air de vaudeville ou d’opéra. Après avoir ainsi parcouru Montreuil-sur-Mer, Samée, Calais, il vint à Boulogne. Il était fort amusant, et dînait souvent chez lady Montaigue ; mais, à l’arrivée de Pereyra, il prit un bateau pêcheur avec lequel, je pense, il gagna les côtes d’Angleterre, car on ne le revit plus, et bien lui en prit ! Une fois en mer, il fut en sûreté, les vaisseaux anglais recueillant toutes ces petites embarcations.

Sur ces entrefaites, on nous annonça Joseph Lebon ; Pereyra l’avait précédé comme l’éclair précède la foudre, car il partit aussitôt son arrivée. Nous avions appris cette nouvelle d’avance par un officier municipal, mon maître d’anglais ; cet officier mu-