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souvenirs d’une actrice.

décret par lequel le peuple français reconnaissait l’Être-Suprême et l’immortalité de l’âme.

On ne pouvait être attaché avec avantage à aucune administration théâtrale, sans faire partie de l’institut de musique, Conservatoire d’alors, payé par le gouvernement, et qui, par conséquent, était toujours de service pour les fêtes nationales. Je n’ai échappé qu’à celle de Marat, parce qu’heureusement j’étais malade.

Chénier, David, Méhul, Lesueur, Gossec, des artistes et des gens de lettres, étaient à la tête de cette administration. David composait le plan, indiquait les costumes et les programmes, désignait la marche des fêtes. Lesueur, et Méhul particulièrement, composaient les hymnes que nous y chantions, le chant du Départ, la ronde de Grandpré, et les hymnes de la fête de l’Être-Suprême.

Cette fête fut sans contredit la plus belle de cette époque. On avait pratiqué sur la terrasse du château des Tuileries une rotonde qui s’avançait en amphithéâtre. De chaque côté on descendait par un escalier ayant une rampe pour soutenir les femmes,