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souvenirs d’une actrice

constance. Fusil n’en avait jamais parlé, pas même à moi.

Dans ce même temps, où l’on incendiait tout ce pays, il trouva un pauvre enfant abandonné au pied d’un arbre, près d’un village en flammes. Il le prit sous son manteau, le porta dans la ville de Cholet, et fit aussitôt chercher une nourrice, car son intention était de me l’envoyer à Paris ; mais la femme du général lui ayant demandé avec instance cet enfant, Fusil pensa qu’il serait plus heureux avec elle, et consentit à le lui laisser.

Par une destinée bizarre, il avait arraché un petit garçon des flammes ; vingt ans plus tard j’ai trouvé une petite fille au milieu des neiges, et je l’ai sauvée. Tristes épisodes des guerres !…