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souvenirs d’une actrice.

barrasser d’une famille à laquelle il avait permis d’habiter un pavillon dans son château de Petrosky en attendant que leur maison fût libre.

— Je m’y suis pris de toutes les façons, disait-il, pour leur faire entendre que ce pavillon m’est nécessaire ; mais je n’ai pu trouver un moyen honnête pour les engager à déguerpir.

— Ma foi, répond le comte Rostopschin, je ne vois qu’un parti à prendre, et je n’y manquerais pas.

— Lequel ?

— C’est de mettre le feu à votre château ?

Il parait que ce moyen était dans ses principes.

Pour faire le portrait d’un pareil homme, il faudrait avoir en avec lui de longues relations, et les miennes n’ont pas été d’une nature assez agréable pour en avoir conservé un très doux souvenir. Il en est des mobilités morales comme des mobilités physiques, elles échappent au pinceau. Je me trouverais d’ailleurs peu d’accord avec ceux de mes compatriotes qui en ont fait l’objet de leur admiration, et je ne pourrais que leur répéter : Vous êtes fort heu-