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souvenirs d’une actrice.

car il y a des pipes et des porte-cigares qui sont d’un prix énorme. Des yatagans, des poignards damasquinés et ornés de pierreries ; quelques objets en fer et or, de la manufacture de Toula ; tous ces présents, qui lui avaient été faits par les admirateurs de son talent, étaient placés sans ordre çà et là dans la chambre. Une grande table ronde, couverte de musique, d’écritoires à moitié renversées, et de plumes pittoresquement jetées ; des chaises mal rangées ; quatre croisées sans rideaux, et pour les amis un très beau piano, tel était l’ameublement de ce pacha d’une nouvelle espèce.

C’est ainsi que nous le trouvâmes lorsque nous vînmes le chercher pour lui faire voir l’appartement qu’il devait occuper le jour de son mariage. Nous eûmes beaucoup de peine à le découvrir au milieu du brouillard de fumée dont lui et ses amis s’encensaient gravement. Une pareille habitation n’eût guère convenu à une petite maîtresse comme Percherette. Lorsque nous lui eûmes fait voir le logement, il le trouva beaucoup trop beau pour lui, et il fut inquiet de savoir où il pourrait recevoir ses