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souvenirs d’une actrice.

de l’appartement. Si l’on restait enfermé pendant l’hiver, ce serait un printemps continuel.

On souffre beaucoup moins du froid, en Russie, que dans les autres pays ; et si l’on n’apercevait pas à travers des fenêtres la neige, les traîneaux et les mougicks (paysans) avec leur barbe couverte de glaçons, rien ne rappellerait la saison où l’on se trouve.

Au reste, cette saison n’est pas désagréable : le soleil est ordinairement clair, le ciel pur, l’air calme. En se couvrant de fourrures légères et chaudes, on a du plaisir à marcher.

On fait des parties charmantes au clair de la lune, ou le matin, et l’on va déjeuner à un but désigné.

Vingt ou trente traîneaux parlent ensemble, un en tête avec des musiciens ; je n’ai jamais pu comprendre comment leurs doigts ne gèlent pas lorsqu’ils jouent. Il y a aussi des courses dans des traîneaux très élégants, attelés de deux jolis chevaux. Le brillant de l’attelage consiste à avoir un excellent trotteur dans les brancards, et un cheval de