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souvenirs d’une actrice.

sous le sein avec une ceinture, les cheveux séparés et les tresses pendantes ; les hommes, vêtus de même, la tunique serrée sur les reins par une ceinture de cuir, les jambes nues, et des sandales aux pieds, faites d’écorce de bouleau, et rattachées par des courroies, et les cheveux coupés en rond, on se serait cru dans les champs de l’Arcadie. Les costumes en général ont une variété agréable, et chaque classe en a un qui lui est particulier. Celui des marchandes russes est riche, celui des jeunes filles est joli, celui des nourrices est le plus élégant. Leur saraphane est d’une belle étoffe, ou de velours, garnie de galons d’or. Leur bonnet a la forme d’un diadème ; il est couvert le plus souvent de pierreries et de perles fines, suivant la fortune de ceux auxquels elles appartiennent ; car on met un grand luxe à les parer. Elles accompagnent toujours la mère à la promenade on dans ses visites, mais il y a une femme, que l’on nomme la nienka, qui suit la nourrice et prend soin de l’enfant. Cette nienka reste attachée à la famille, qui la regarde comme la véritable nourrice ; elle conserve toujours une grande